Commentaire Père Goriot (Ouverture)
Le Père Goriot est un roman, écrit en 1835 par Honoré de Balzac, un auteur réaliste du XIXème siècle. Dans les premières liges, Balzac décrit la pension Vauquer, un lieu délabré et déplaisant. L’auteur ne se contente pas de copier le réel, mais il cherche à donner une vision artistique de cette réalité grâce à un travail de rythme, de sonorités et de figures de styles.
Le jeu des rythmes contribue à faire sentir au lecteur le délabrement des lieux. Au début du texte, les phrases sont courtes et juxtaposées, aucun lien logique n’assure leur enchaînement ce qui favorise la dramatisation de la description du lieu. L’accumulation de descriptions des nombreux éléments du décor comme une « table ronde », une « cabaret en porcelaine » et du « papier verni » est interprété comme une absence de cohérence dans le bâtiment. De même, l’énumération d’adjectifs péjoratifs nous fait ressentir le délabrement de ce mobilier « vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, manchot, borgne, invalide, expirant ».
Balzac varie les sonorités afin de donner à sa description une dimension poétique. Il use de rimes internes, comme dans la phrases « Elle pue le service, l'office, l'hospice », ainsi l’enchaînement des termes n’est pas lié au sens, mais à la proximité des sonorités : [-vis] → [-ofis] → [-ospis]. Balzac impose un sentiment de malaise au lecteur en insérant dans la lecture des sonorités dysphoniques comme l’allitération en [k] dans « une couleur indistincte aujourd'hui, qui forme un fond sur lequel la crasse a imprimé ses couches » ou la répétition désagréable du son [p] dans « de petits paillassons piteux en sparterie ».
L’utilisation de figures de styles comme la personnification amplifie la poésie du texte. La description des meubles « placés là comme le sont les débris de la civilisation aux Incurables » et du décor « manchot, borgne » et « invalide » nous éloigne du projet réaliste de l’auteur, mais elle permet d’apporter une