Commentaire super speculam
Le document proposé ici à l’étude est ainsi une décrétale du pape Honorius III, datant du 16 novembre 1219, et adressée aux Universités de Paris et ses alentours, afin d’interdire l’enseignement ou l’apprentissage du droit romain, au profit de la théologie et du droit canonique. Dans ce texte, le pape déclare expressément que quiconque s’opposera à cette interdiction et poursuivra la dispense de cours sur le droit écrit romain à Paris, à la place de l’enseignement de la théologie, pourra s’exposer à de graves sanctions.
Cette décrétale amène alors à se poser la problématique suivante : Quel est l’objet principal de ce texte ? Quelles ont étés les raisons qui ont motivés le pape à se prononcer sur cette décision, et quelles sanctions peuvent-elles entraîner et à l’égard de quels individus ?
Pour répondre à ces différentes interrogations, il conviendra tout d’abord de voir dans une première partie la protection et l’incitation à l’enseignement du droit théologique à l’encontre du droit romain (I), puis de s’attarder dans un deuxième temps sur l’interdiction même de l’enseignement du droit romain (II).
I. LA PROTECTION DU DROIT THEOLOGIQUE FACE AU DROIT ROMAIN
A. LA SUPREMATIE DE LA THEOLOGIE A PARIS
Dans sa décrétale Super Speculam du 16 novembre 1219, le pape Honorius III reconnait l’usage du droit romain sur le royaume de France, revenu sur le devant de la vie juridique grâce notamment à la