Commentaire sur john rawls
4473 mots
18 pages
La Théorie de la Justice rassemble les idées présentes dans les articles du philosophe américain John Rawls, écrits entre 1960 et 1970 environ, de manière plus détaillée, et développe des questions additionnelles. Au moment de la parution de lʼoeuvre, en 1971, la société américaine connaît une profonde remise en cause de ses institutions sociales et politiques, notamment à travers différents mouvements de contestation tels que Womenʼs lib, Civil rights ou Civil disobedience. Lʼutilitarisme, de Hume, Smith, Bentham, Mill, et Sidgwick principalement, est confronté, en tant que système de pensée dominant, à ses propres ambiguïtés et contradictions. Dans le monde anglo-saxon, cet ouvrage est de nos jours considéré comme le texte contemporain le plus important de la philosophie morale et politique, malgré une confrontation permanente au moment de sa parution avec ses divers critiques, notamment les penseurs libéraux et communautariens. Le but de lʼoeuvre, exposé par John Rawls lui même, est dʼélaborer une critique de la théorie systématique utilitariste à travers lʼobscurité de son «principe dʼutilité», qui ne prend pas en compte les sentiments moraux et éthiques. Ainsi, Rawls explique quʼil nʼexiste pas de réelle proposition dʼune nouvelle doctrine, cʼest à dire pas de «conception morale systématique applicable», et sʼessaie donc à donner ce quʼil appelle «une solution de rechange». Ce contre-projet se doit de présenter les mêmes avantages que lʼutilitarisme, à savoir la clarté et un ordre systématique, tout en contenant une meilleure interprétation des convictions morales des individus. En effet, pour lʼutilitarisme, le but le plus élevé est «lʼavantage maximal total» ou «lʼavantage maximal par individu». La justice est alors la fonction du bien-être collectif, et non pas du bien être personnel. Par conséquent, la satisfaction collective lʼemporte sur la liberté individuelle. Une violation des droits de lʼhomme, cʼest à dire des droits fondamentaux, serait justifiée