Commentaire sur le traité de munich
Bismarck disait : « qui tient la Bohème tient l’Europe ». On aurait donc pu penser qu’en 1938, les puissances européennes se soulèveraient devant Hitler voulant annexer la Tchécoslovaquie. Mais ce ne fut pas le cas : le 29 septembre 1938, les représentants de la France, de la Grande Bretagne, de l’Italie et de l’Allemagne signèrent les accords de Munich, qui donnaient à Hitler tous les territoires qu’il revendiquait. Churchill conclut alors quelques années plus tard : « le gouvernement avait à choisir entre la honte et la guerre. Il a choisi la honte et il a eu la guerre. »
Cependant, l’examen de cet évènement se révèle bien plus complexe qu’il n’y parait. Pour quelles raisons la polémique autour des accords de Munich a-t-elle revêtu tant d’importance ? Il convient d’étudier la surprenante reculade de la France et de la Grande Bretagne pour mieux comprendre les premières oppositions qu’ont fait naitre ces accords (I), et alors envisager l’opposition munichois/antimunichois qui s’amplifia après la signature des accords (II).
I. Le recul progressif des puissances européennes : l’opposition au sein de la classe politique petit-à-petit vaincue
Début 1938, la balance penchait en faveur du soutien à la Tchécoslovaquie (A), mais petit-à-petit, l’indécision se mua dans tous les pays vers l’acceptation des accords (B). Ces mois d’évolution furent le théâtre d’une première opposition entre munichois et antimunichois : celle des hommes politiques (C).
A. Les arguments en faveur de l’intervention
1. L’intérêt que représente la Tchécoslovaquie pour la France
La Tchécoslovaquie présente de nombreux atouts. C’est ainsi que George Bidault qualifie l’abandon de la Tchécoslovaquie comme « une action sans profit », « comme un geste qui sauve (…) trois semaines de présent, pour perdre irrémédiablement l’avenir ».
En effet, elle dispose d’une économie moderne, notamment en Bohème où sont