Commentaire "a l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie"
Sur le mode de l'autofiction, l'auteur raconte la maladie de son ami Muzil (probablement Michel Foucault) et comment il a découvert qu'il avait le sida. Le style est sec et direct, et contaminé par l'influence de Thomas Bernhard.
Ce récit fit scandale lors de sa sortie et révéla l'écrivain au grand public. Le Prix Colette lui fut attribué. Hervé Guibert passa notamment dans l'émission télévisée Apostrophes le 16 mars 1990, puis dans Ex-Libris le 7 mars 1991, pour la sortie du Le Protocole compassionnel. L'Homme au chapeau rouge (1992) vient compléter ces deux livres.
En 1994, À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie comptait environ 400 000 exemplaires vendus.
POURQUOI AI-JE AIME CE LIVRE ?
Ce livre m'a énormément plu car le narrateur (qui est l'auteur par la même occasion) ne voile jamais la vérité au lecteur. Il parle d' une manière crue, dure et réaliste. Il n'hésite pas à choquer quand il parle de la douleur, de sa souffrance physique, de la maladie et de la mort.
Tout ceci m'a permit de très bien imaginer sa vie, son combat alterné de fréquentes désillusions, sa révolte contre l'humanité... J'avais parfois même une impression de souffrance quand le narrateur souffrait, et une impression de victoire quand il se rétablissait.
Ce livre donne une autre image du Sida : une image encore plus dure et dépréciative que celles que j' avais perçues jusqu' ici .
"A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie" est une leçon de vie et de courage. Nos petites peines quotidiennes paraissent bien ridicules et dérisoires à côté de cette lente descente dans les profondes abîmes de" l'enfer humain