Commentaire d'arret
La défaite contre la Prusse a de graves conséquences sur la vie politique française. La constitution d’un « Gouvernement de la Défense nationale », qu’on appelle également gouvernement provisoire, est annoncée ; elle est chargée de défendre le territoire contre l’envahisseur prussien. Ils espèrent ainsi sauver la France, comme l’avait fait la Ire République en 1792-1793. L’invocation de ce précédent glorieux permet en outre de conférer une légitimité au nouveau pouvoir politique, celle qui possède de la nécessité d’assurer la Salut public. Cependant, l’abandon du maréchal Achille Bazaine aux troupes allemandes porte un coup fatal à la résistance qui s’organisait autour de Léon Gambetta.
Et le 28 janvier 1871, le gouvernement est contraint de signer l’armistice avec la Prusse. Il doit permettre la libre élection d’une assemblée, car Bismarck ne veut conclure la paix qu’avec un gouvernement doté d’une légitimité incontestable. Les élections de février 1871 donnent une large majorité aux royalistes (environ 400 sièges). Les républicains sont à peu près 250. Les bonapartistes, laminés, n’obtiennent qu’une vingtaine d’élus. Ces résultats, en apparence surprenants, compte tenu de la poussée républicaine des dernières années du Second Empire, s’expliquent simplement. En effet, les électeurs ont voté pour la paix. Or, les républicains apparaissent, comme ceux qui ne se résignent pas à la défaite, à la différence des royalistes. Ayant gagné les élections à la tête d’une majorité conservatrice favorable à la conclusion d’un traité de paix avec l’Allemagne qui s’accompagne de lourdes indemnités de guerre ainsi que de la cession de l’Alsace et la Lorraine, Adolphe Thiers est aussitôt choisi comme chef du pouvoir exécutif ; notamment par la résolution de l’Assemblée