Commentaire d'un passage de nicolas grimaldi traité sur la sollitude
Dans cette première partie Grimaldi se demande si le moi peux se connaitre. Il ouvre la question du moi en procédant par différenciations successives, à la faveur d’une mise en perspective du moi et du Je, ou activité consciente du sujet s’efforçant de penser le moi à partir d’un point de vue intemporel. En tant qu’il conditionne la représentation, le moi n’est pas représentable, ni connaissable. Avoir la certitude d’être « moi » se réduit donc à éprouver sensiblement son moi, sans pour autant que l’on puisse confondre notre moi et notre corps. Ainsi, c’est par facilité que l’on parle de sujet pour évoquer cette nébuleuse capable de s’identifier comme à l’origine de toutes nos facultés. Il faut dès lors distinguer je, pure conscience sans contenu ni qualités, et moi, individualité corporelle qui me permet de prendre place parmi les objets du monde, même si les deux instances demeurent intrinsèquement liées. D’un côté, en tant que conscience du monde, je me trouve séparé du monde. De l’autre, en tant que conscience prospective ou rétrospective, je échappe à l’emprise temporelle, là où le moi inscrit nécessairement son histoire dans le temps. Cette conscience s’ignore : elle exprime les sensations, les sentiments et les jugements du moi sans s’éclairer elle-même (lignes 10-11 : « En tant que je me sens vivre, je suis une conscience :