Commentaire d'une citation de joë bousquet
A la lecture de la définition que J. Bousquet, poète du XXème siècle, fait de la poésie, il est aisé de se remémorer ce que P. Verlaine écrit dans son Art Poétique : en poésie il faut « de la musique avant toute chose ». Toutefois, Joë Bousquet, ne se contente pas d’une approche purement sonore de la poésie quand il écrit le texte dont notre citation est extraite. Il y voit quelque chose de plus complexe : « l’homme pourrait donc dire de la poésie qu’il vocalise en elle son essence. Mais j’insiste surtout sur le fait que dans tout poème le mot est premier à l’idée – qu’il est dans celui qui parle ou qui écrit, ce qu’il sera dans l’esprit de qui le lira et l’entendra : qu’ainsi que, plus que tout autre art, la poésie s’adressera à l’humanité plus qu’à l’homme » écrit-il dans la postface de l’édition de 1945 des Yeux d’Elsa d’Aragon. En effet, notre auteur, contemporain des deux Guerres Mondiales en France, vit une période non seulement troublée politiquement et diplomatiquement, mais aussi et surtout tourmentée et à la fois féconde en matière d’écriture. Il faut aussi préciser que lors de la Guerre de 1914-1918, J. Bousquet est grièvement blessé au combat. Il demeure « paralysé à hauteur des pectoraux, moelle épinière non sectionnée mais tordue par le passage d'une balle, les jambes inertes ayant tendance à se mettre en croix ». De fait, lorsqu’il donne cette définition de la poésie en 1941, en pleine Deuxième Guerre Mondiale, il explique qu’il vit une « seconde mort » mais aussi et surtout « une troisième naissance », la dernière. Donc l’approche qu’il