Commentaire de texte : les deux amis, livre viii, « les deux amis »
Fabuliste du 17ème siècle, La Fontaine s’inscrit dans la culture classique du « Plaire et d’instruire » avec le genre de la fable qui constitue l’une des formes possibles de l’apologue. La fable « Les deux amis » présente bien les caractéristiques d’un récit vivant qui suit un schéma narratif simple qui vise à faire réfléchir le lecteur à une définition de l’amitié sincère et réciproque. La Fontaine raconte l’anecdote …afficher plus de contenu…
En effet, les personnages ne sont jamais nommés, ils sont peu individualisés et n’entravent pas la dimension généralisante du récit. On peut relever les différentes désignations des personnages : « Deux vrais Amis », « l’un, l’autre », « chacun », « un de nos deux Amis », « il », « l’ami couché », « l’autre », « l’ami », « eux ». Aucun nom n’est cité, aucune fonction ou profession ne permet d’identifier l’un ou l’autre des deux hommes ou de signaler à quelle sphère sociale ou morale, on pourrait les rattacher. Cela fait ressortir le thème majeur de ce récit, l’amitié est présente de manière insistante. On remarque que tout au long de la fable est décliné le mot ami, seule dénomination pour les deux personnages qui se suffit à elle-même et semble confirmer combien le sentiment qui unit les deux personnages est élevé et unique. La sincérité de la relation est soulignée par deux fois avec les …afficher plus de contenu…
On pense également à la référence mythologique à Morphée, sujet d’un verbe d’action : « Morphée avait touché le seuil de ce palais ». Il s’agit donc d’un pays où vivent les hommes et les dieux. Par ailleurs, la dimension allégorique que nous avons développée dans la première partie souligne bien qu’il s’agit d’une utopie. Ce sont moins des personnages réels que des incarnations de l’idée de l’amitié. Enfin, les hyperboles « sort du lit en alarme », « un peu triste » suivi de « vite accouru » qui souligne la disproportion entre la cause et la réaction semble dissonant par rapport à l’esthétique classique de l’honnête homme qui aspire en général à définir les contours d’une sagesse faite de mesure et d’équilibre, or les hyperboles semblent bien pouvoir révéler le ton ironique de