Commentaire : « penthése », les exilés (1867) de Théodore
Les dieux sont revenus voir les travaux des Moires.
Tout près du Simoïs, sous les remparts d'Ilion,
Les Troyens et les Grecs défendent les mémoires
De leurs défunts lassés, ombres sans rébellion,
Descendus aux Enfers traverser les eaux noires.
Charon en voit passer chaque jour un million.
Au royaume d'Hadès, il pleut bien des oboles
Car Calchas a prédit la fin des Dardaniens,
Mais si Hector est mort, il faut vaincre …afficher plus de contenu…
Et la reine amazone a fait bien des victimes
Depuis son arrivée avec douze des sœurs
Qu'Artémis aime tant. Amazones sublimes,
Elles tirent à l'arc inspirant dans les cœurs
Et la crainte et l'amour, sentiments légitimes,
Bien que leur combat soit dépourvu de douceurs.
Surtout Penthésilée est belle entre ces belles.
Ses cheveux noirs et longs, son teint mat, ses yeux d'or,
Son corps ferme et musclé, tout rappelle, entre celles
Qui voulaient le fruit d'or, la plus chaste. Et le port
D'Athéna, son maintien, ses colères rebelles
À l'amour sont pareils. Et seule elle s'endort…
Au plus fort du combat, chevauchant sa cavale,
Hongre gris pommelé, sa flèche du carquois
Est très vite encochée, elle tire et le …afficher plus de contenu…
"Diomède, qu'attends-tu ? Abats donc cette femme !"
"Ménélas, que fais-tu ? Sauve-nous de la mort !"
"Agamemnon, son frère, es-tu un lâche infâme ?"
"Ulysse, prends ton arc et transperce son corps !"
"Idoménée, arrive et tue-la de ta lame !"
"Ajax, fils d'Oïlée, elle est pire qu'Hector !"
"Philoctète, avec l'arc d'Hercule, l'eût tuée..."
"Ajax le Grand est mort bien avant la saison..."
Ainsi parlaient les Grecs qui telle la nuée,
Quand Zéphyr souffle fort, derrière l'horizon,
Se précipite et court, du pâtre saluée.
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45Mais de ce vain babil les flèches ont raison.
Scylès l'aède tombe. Tout près de