Commentaire
Extrait:
Dans cette Vieille Chanson du jeune temps, V. Hugo évoque une promenade dans les bois, en compagnie d'une jeune fille de vingt ans, Rose. Le poète qui n'a encore que seize ans ne saisit pas l'invitation à l'amour que lui adresse sa compagne. Et le poème s'achève sur le regret d'une occasion manquée (...)
Sommaire:
Introduction
I) L'évocation d'une « nature amoureuse » (c'est-à-dire qui invite à l'amour)
A. Une nature accueillante
B. Une nature complice de Rose
C. Une « nature amoureuse »
II) Un dialogue de sourds entre Rose et le poète
A. Les « paroles » du poète
B. Le silence de Rose
C. Un langage éloquent
III) L'éveil des sens du poète à partir de l'échec de cette première invitation à l'amour
A. Regret d'une occasion manquée ?
B. Changement d'attitude de Rose
C. L'éveil des sens chez le poète
Conclusion
Texte analysé:
Je ne songeais pas à Rose ;
Rose au bois vint avec moi ;
Nous parlions de quelque chose,
Mais je ne sais plus de quoi.
J'étais froid comme les marbres ;
Je marchais à pas distraits ;
Je parlais des fleurs, des arbres
Son œil semblait dire : « Après ? »
La rosée offrait ses perles,
Le taillis ses parasols ;
J'allais ; j'écoutais les merles,
Et Rose les rossignols
Moi, seize ans et l'air morose ;
Elle, vingt ; ses yeux brillaient.
Les rossignols chantaient Rose
Et les merles me sifflaient
Rose, droite sur ses hanches,
Leva son beau bras tremblant
Pour prendre une mûre aux branches
Je ne vis pas son bras blanc.
Une eau courait, fraîche et creuse,
Sur les mousses de velours ;
Et la nature amoureuse
Dormait dans les grands bois sourds.
Rose défit sa chaussure,
Et mit, d'un air