Commentaire
Nous allons voir qu’une image forte est ici peinte: Dans un premier temps, nous étudierons la métaphore filée, puis comment celle-ci représente le rôle du monarque. Ensuite, nous présenterons le personnage de Créon: un personnage engagé dans son rôle, malgré son dilemme.
Le roi de Thèbes énonce une longue métaphore filée: Il est le capitaine d’un bateau qui coule lors de la tempête, tandis que son équipage se sauve. « Cela prend l’eau de toutes parts, c’est plein de crimes, de bêtise, de misère… » : L’eau est ici assimilée aux fléaux nuisibles au royaume, le bateau, et cette menace envahit de plus en plus celui-ci. Puis, ce royaume se dégrade peu à peu: « le mât craque », « les voiles vont se déchirer ».
Cet état s’aggrave, à cause de la bêtise de l’équipage: « elles ne pensent qu’à leur peau, à leur précieuse peau et à leurs petites affaires ». Le registre ironique est utilisé pour mettre en avant la stupidité de leur comportement et leur égoïsme. Ainsi, le « capitaine » n’a d’autre choix que d’intervenir. Son empire s’écroule, et bien qu’il soit le seul à réagir, il ne renonce pas car « le gouvernail est là qui ballote ». L’image de son action se matérialise par: « On prend le bout de bois, on redresse devant la montagne d’eau, on gueule un ordre et on tire dans le tas ». Créon s’identifie à un héros, il répète plusieurs fois le pronom « on » suivi d’une action. Le spectateur imagine facilement la scène, ainsi qu’Antigone.
Le discours du roi fait référence au courage, mais surtout au fait qu’il n’écoute que la raison, et non son cœur, car c’est superflu dans ce cas: « C’était peut-être celui qui t’a donné du feu en souriant la veille. Il n’a plus de nom. » La deuxième phrase est très brève, ce qui met en avant ce pourquoi il se bat, il veut