commerce des esclaves
A. Commerce en droiture
La majorité des navires commerçant avec les colonies ne pratiquent pas la traite négrière mais le commerce en droiture21. Le circuit en droiture consiste en un aller-retour direct (sauf escale nécessaire) entre la métropole et la colonie désignée. Le navire part avec de la marchandise vendue dans la colonie (aliments spécifiques, outils nécessaires au fonctionnement des colonies, bijoux, tissu fin pour les colons, tissu grossier pour les esclaves) puis effectue le trajet en sens inverse après s'être chargé de denrées coloniales (coton, sucre, cacao, café, indigo). Commerce direct dont l'aller se révèle peu rentable, il est cependant moins risqué (risque financier moindre car rotation plus rapide et ne nécessitant pas de faire le détour par l'Afrique) et domine aux deux tiers le commerce triangulaire qui est plus tardif7.
B . Commerce triangulaire
Pour ses commanditaires, il représentait le modèle économique le plus sûr : le traitant n'avait pas lui-même à organiser de razzias. Les esclaves étaient simplement achetés à des fournisseurs africains. Les navires négriers partaient de l'Europe les cales pleines de « pacotille » (verroterie, miroirs, objets de parure, coquillages) mais aussi des marchandises de traite de qualité (tissus, alcool, arme à feu, barres de fer, lingots de plomb) troqués sur les côtes africaines contre des captifs, la qualité d'un capitaine se révélant à sa capacité à négocier auprès de ses traitants qui peuvent faire jouer la concurrence7. Ils mettaient ensuite le cap sur l'Amérique du Sud, les Caraïbes ou l'Amérique du Nord. Les conditions de détention des esclaves étaient extrêmement dures : attachés par groupes, entassés dans les cales, et seulement sortis de temps à autre pour prendre l'air. « Cargaison » précieuse face au risque financier que prenait l'armateur, leurs conditions de détention s'améliorèrent au cours des siècles, leur taux de mortalité étant de 10 % à 20