Communication
Aspects culturels, sociopolitiques et économiques
Pier Cesare Rivoltella, UCSC
Dietrich Bonhoeffer disait que «nous sommes comme les pèlerins, qui aiment la terre qui les porte – et ceci pour le seul fait qu’elle les porte à la rencontre de ce pays étranger qu’ils aiment plus de toute autre chose – autrement ils ne seraient pas en chemin» (Bonhoeffer, 1995). La communication, aujourd’hui, est un morceau de notre terre: elle peut nous porter à la rencontre de celui qui est la Communication par définition, à condition que nous sachions la rencontrer, la vivre, la traverser[1]
1. La «présence» des médias
Une considération même sommaire permet de vérifier comment réellement la société actuelle puisse se retenir, selon des définitions désormais entrées en usage, une société du spectacle, de l’information généralisée. Ceci peut se soutenir en réfléchissant sur la centralité de la catégorie de la communication comme critère d’explication de multiples domaines de l’expérience humaine, souvent apparemment éloignés de ce que normalement on entend lorsque on parle de communication; sur sa structurale coappartenance à un certain type de système social; sur l’importance stratégique qui, sur le plan politique et culturel, il a acquit
1.1 La communication comme nouveau paradigme
Le terme communication est utilisé aujourd’hui sans distinction pour décrire une multiplicité d’expériences entre elles très diverses. Communication est un dialogue entre deux personnes, un roman, un spot publicitaire, un film, un spectacle théâtral. Mais communication est aussi un échange d’informations entre deux terminaux reliés en réseau, la haute vitesse, une translation économique entre deux instituts de crédit. Et encore, on décrit en termes communicatifs la physiologie des synapses cérébrales, comme les processus liés à la transmission génétique des caractères entre deux individus. La raison de cette pluralité de sens que le terme