Chroniques d’une haine ordinaire

« On peut très bien vivre sans la moindre espèce de culture » disait Desproges. Oui, bien évidemment. Mais sans cela, il devient alors impossible de comprendre cet humour si propre à l’auteur, au comique, à l’écrivain mais aussi au chroniqueur que fut Desproges. Cynisme et noirceur étaient ses principaux mots d’ordres, et cela fonctionnait. Cela fonctionnait, et fonctionne d’ailleurs toujours. Peut-être est-ce pour cela que Michel Didym, acteur et metteur en scène, a décidé de monter cette pièce hors ˮnormesˮ qu’est Chroniques d’une haine ordinaire. En remettant ce texte au goût du jour, il est à la fois, rendu hommage à Desproges, mais également demandé aux spectateurs une critique de la société.
C’est en cela qu’il devient alors possible de se poser la question suivante : « En quoi la mise en scène de Didym fait-elle à la fois œuvre de commémoration et de réflexion sur la société ? »
Dans un premier temps sera étudiée la commémoration faite à Desproges, par le biais de la mise en scène de Didym ; puis, dans un second temps, sera vue la réflexion sur la société qu’il est possible de tirer de cette même mise en scène.

Dans cette première partie, donc, nous nous attarderons sur divers points, tous traitants de la commémoration faite au célèbre humoriste.
Face au public se trouvent deux comédiennes. Elles sont deux, parlent à deux, et jouent à deux. Deux personnes pour ne porter la voix que d’un seul et unique ˮpersonnageˮ. Ce procédé pourrait alors amener le spectateur à se demander « Pourquoi ? »… Mais finalement, ce dernier n’a aucunement besoin de se poser cette question, tant la réponse est évidente. Scinder, en quelque sorte, le texte en deux, laisse apparaître, par le biais des comédiennes, deux personnalités bien distinctes de l’auteur. D’une part se trouve la femme symbolisant sa joie et sa gaieté, et d’autre part, voici la femme traduisant son pessimisme et sa mélancolie.
Partant alors de cette affirmation,