Conception du pouvoir
Dans le passage à étudier, Créon, roi de Thèbes, s’oppose à sa nièce, Antigone parce que celle-ci veut enterrer son frère Polynice, ce que refuse Créon. Il essaie de raisonner Antigone et tente de lui expliquer pourquoi il lui est absolument impossible d’accepter que Polynice reçoive une sépulture, justifiant son attitude par les contraintes que lui impose le pouvoir. Après un vif échange entre les deux personnages, Créon se lance dans une grande tirade sur le pouvoir et ses contraintes, espérant par ce moyen persuader Antigone. Quels sont les arguments et les procédés utilisés par Créon pour persuader Antigone de renoncer à son projet ? Nous étudierons en premier lieu les images employées par Créon pour parler de l’État, et nous en interrogerons l’efficacité ; puis, nous analyserons les procédés de la persuasion dans cette tirade. Nous étudierons comment l’Etat est évoqué sous forme d’image dans ce passage et quel effet cette évocation cherche à produire sur Antigone.
L’image en question commence à apparaître à partir des lignes 15-16 lorsque Créon dit qu’il « faut pourtant qu’il y en ait qui mènent la barque ». On comprend que l’Etat est représenté comme un bateau en mer, avec toutes les difficultés et tous les dangers qui accompagnent cette sorte de navigation : ces dangers peuvent venir de l’extérieur mais également de l’intérieur. Le danger extérieur qui est évoqué est celui de la tempête qui menace de faire couler le bateau : « cela prend l’eau de