Concours
Allongé dans l’herbe j’essaie de me souvenir. Je ne sais pas encore de quoi, mais j’y arrive. Un petit vent doux vient caresser la courbe majestueuse de l’arbre face à moi, et je regarde les feuilles s’agiter lentement. C’est alors que ça me reviens, et je repense à mon adolescence.
Je me souviens d’un de mes cours de français. Ce jour là on étudiait le théâtre : Molière et son Misanthrope. Il était dit qu’au XVIIème siècle, les gens pensaient qu’il existait une théorie des humeurs. Le corps serait baigné dans quatre liquides : le sang, le flegme, la bile et la mélancolie.
Et je me rappelle de cette question que je me posais tout le temps. Je me suis toujours demandé, qu’elle était l’histoire de chaque personne qui croisait ma route, qui se plongeait juste quelque secondes dans mon regard. En regardant les gens passé devant moi encore et toujours, cette inlassable répétition de la vie, je me suis toujours surprise à m’inventer des histoires. C’est un regard rempli de cette mélancolie, dont je vous parlais un peu plus tôt, qui m’a frappé et dont je me souviens encore aujourd’hui. En croisant cette jeune fille, la tête baissée et le regard rivé sur le pavé qu’elle foulait, alors que je m’apprêtais à détourner la tête, elle a levé les yeux sur moi. C’est en croisant son regard que je me suis inventé son histoire…
C’était une jeune fille, appelons l’a Kristen, d’environ dix-sept ans. Elle était plutôt banale, pas un de ces tops modèles qu’on voit dans chaque magazine de mode, une jeune fille classique en somme. Elle avait un visage plutôt rond, encadré de cheveux ébène. Elle portait des lunettes à montures noires, qui cachaient un regard d’un marron profond. C’est dans ce regard que je me suis plongé et que tout a commencé. Des images par dizaines se sont mises à défilés devant moi, alors j’en ai pris une sans réfléchir... Et enfin j’ai dessiné un passé