Concurrence oligopolistique
Hadjila KRIFA*
Depuis le milieu des années 90, le mouvement de concentration semble avoir subi une nouvelle accélération. Le montant mondial des F&A a ainsi atteint le chiffre record de 3152 milliards de dollars en 2000 (au 16 novembre) contre 975 milliards en 1995 (les Echos du 27/11/ 2000 d’après Thomson Financial data) et 539 milliards de dollars en 1994 (L’expansion n° 594 du 1er avril au 14 avril 1999 d’après Securities Data ). Pour l’essentiel, ces mouvements concernent les pays les plus développés, même si des pays en voie de développement sont depuis peu concernés. Ils affectent également la plupart des secteurs mais de manière prépondérante les plus globalisés. Cependant, pour beaucoup, le phénomène n’a rien de fondamentalement nouveau. De fort longue date, la concentration fait partie intégrante de la vie des entreprises. En effet, alors que certaines choisissent de croître sans s’unir à d’autres firmes, en développant leurs propres capacités de production (croissance interne), nombre de grandes entreprises notamment ont une préférence pour la croissance externe, autrement dit pour le contrôle d'actifs disponibles dans d'autres entreprises. Cette préférence tient aux avantages théoriques associés à ce mode de croissance par les entreprises tels que le gain de temps (achats de capacités de production déjà en fonctionnement, achats de parts de marché rapidement), la réduction du risque de croissance (pénétration d’activités à fortes barrières à l’entrée), le gain d’argent (économies d’échelle et synergies, rationalisation de l‘entreprise acquise, « raid » sur une entreprise sousévaluée...), l’obtention d’avantages stratégiques (accès à des actifs stratégiques, préemption de nouveaux marchés...). Pour cet ensemble de raisons, la croissance externe est supposée une stratégie bien adaptée :
H. KRIFA (Maître de Conférences), M.E.D.E.E. (Mécanismes Économiques et Dynamiques de