Confiteor de l'artiste
Poème en deux parties :
1) l'extase (du début jusqu'à "sans déduction")
2) La détérioration, la crise nerveuse
Que les fins de journées d'automne sont pénétrantes ! exclamation, automne : saison du déclin, de la mort, fin de la journée : crépuscule rouge orangé, mais Baudelaire ne décrit ni les couleurs de la nature, ni le coucher de soleil ; absence de "pittoresque". Le poème suggère plus qu'il ne décrit, sorte "d'impressionnisme". La première phrase instaure un climat de vague mélancolie ; "pénétrantes" : participe présent employé comme adjectif qualificatif. Baudelaire joue sur les deux sens du mot (cf. Verlaine : "J'ai fait ce rêve étrange et pénétrant", "quelle est cette langueur qui pénètre mon coeur?") : sens figuré (XVème siècle : qui procure une impression puissante), sens propre : transpercer. Cette sensation puissante s'avère génératrice de douleur ; le mot annonce la crise évoquée dans la deuxième partie du poème.
"car il est de certaines sensations délicieuses" : "de certaines sensations" : expression très vague mais pour évoquer quelque chose de très précis que les mots sont impuissants à nommer. Pour Baudelaire, l'expérience esthétique rejoint l'expérience mystique (cf. Saint Jean de la Croix, sainte Thérèse d'Avila, la spiritualité baroque)
"il n'est pas de pointe plus acérée que celle de l'infini" : le mot pointe renvoie au mot "pénétrer", Baudelaire n'aime pas la nature ; le paysage évoque l'infini parce qu'il est vide, il s'agit d'un paysage marin ; Baudelaire n'évoque ni la montagne, ni la campagne, ni un lac comme Lamartine ; absence de rives, d'obstacles.