Conflit colombien
Le gouvernement colombien et les guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, extrême gauche) sont de retour à la table des négociations. Après dix ans de guerre sans merci, Bogota tente le pari de la paix. Engagés il y a dix-huit mois, les contacts secrets entre les émissaires du président Juan Manuel Santos, élu en 2010, et l'organisation armée ont débouché sur un premier accord. Les négociations ont été officiellement lancées le 15 octobre à Oslo et se poursuivront à La Havane. La Norvège et Cuba font office de garants du processus de paix, le Chili et le Venezuela, d'accompagnateurs.
Lire la note sur le blog America Latina (VO) : "La Colombie attend avec espoir les pourparlers de paix avec les FARC"
Que reste-t-il des FARC ? Celles-ci se définissent d'abord par leur histoire. Dans les années 1950, des paysans prennent le maquis pour échapper à la guerre civile opposant libéraux et conservateurs. Dépossédés de leurs terres, ils gardent leurs armes lorsque la paix revient et se convertissent au marxisme dans la foulée de la révolution cubaine. En 1964, Manuel Marulanda, paysan roublard et grand stratège, fonde les FARC (il restera à leur tête jusqu'à sa mort, en 2008). D'autres mouvements armés surgissent parallèlement, dont l'Armée de libération nationale (ELN, castriste), encore active.
Une première tentative de négociation avec les FARC échoue dans les années 1980. La guérilla soutient la création d'une formation politique, l'Union patriotique (UP), qui sera littéralement décimée. Plus de 3 000 de ses militants sont assassinés par les milices paramilitaires (extrême droite) qui s'organisent alors. Au début des années 1990, la démobilisation de plusieurs petites guérillas et l'approbation d'une Constitution progressiste font croire que la paix est possible. Mais le trafic de drogue en pleine expansion change la donne.