Congo-belge
Par sa superficie, par sa situation au cœur de l’Afrique, par ses richesses naturelles, supposées puis vérifiées, le bassin du Congo constitue une immense région convoitée par toutes les puissances colonisatrices à la fin du XIXe siècle. La conférence de Berlin (1884-1885) décide de fixer des règles du jeu censées favoriser l’accès de tous au bassin à tous au bassin du Congo mais elles s’appliquent finalement à l’avantage du roi des belges Léopold II. Il met sur pied un Etat Indépendant du Congo, en réalité immense domaine personnel relevant de son autorité exclusive (1885-1908). Les conditions de cette première colonisation, caractérisée par une extrême brutalité, l’exploitation sans mesure des ressources et des hommes, suscitent une protestation internationale qui oblige le roi à rétrocéder la colonie à l’Etat belge. De 1908 à 1960, le Congo belge vit donc sous une domination coloniale caractérisée par l’association de l’administration, des missions, des compagnies minières. A la fin des années 1950 la montée des nationalismes surprend la Belgique qui doit accepter l’indépendance en 1960. La passation des pouvoirs, faussée par la quasi absence d’élites modernes en dehors des Eglises chrétiennes, dominée par des acteurs extérieurs que poussent des considérations géo-poliques (guerre froide) et les intérêts économico-financiers (mines du Katanga notamment), s’effectue dans la violence, l’instrumentalisation des populations, la désorganisation généralisée. La construction d’un Etat national et l’enclenchement d’un processus de développement se révèlent des défis d’autant plus insurmontables que s’établit en 1965 une dictature populiste, démagogique et corrompue (Mobutu) renversée en 1997. Lire : Isidore Ndaywel è Nziem, Histoire générale du Congo, Bruxelles-Paris, Duculot, 1998, 955 p. Adam Hochschild, Les fantômes du roi Léopold. Un holocauste oublié, Belfond, 1998 Guy Vanthmesche, La Belgique et le Congo. empreintes d'une colonie