Conques
Dans une vallée boisée et isolée du nord de l’Aveyron, a été construite au XI è siècle une imposante église romane (ou abbatiale) qui témoigne aujourd’hui de la puissance de l’Eglise à cette période, puissance à la fois spirituelle et matérielle. A Conques nous voyons que l’Eglise exerce une domination spirituelle sur la population par les croyances qu’elle répand. Les moines du monastère de Conques font édifier l’église au XI è siècle lorsqu’ils organisent avec l’autorisation de la papauté, le culte de sainte Foy qui va drainer la foule des pèlerinages mis en place par l’Eglise notamment vers Saint- Jacques de Compostelle. Les moines de l’abbaye se sont approprié le crâne d’une jeune fille considérée par l’Eglise martyre des Romains sous l’Empire et l’ont déposé dans le chœur de l’église à l’intérieur d’un reliquaire, coffre de bois en forme de statue recouvert d’or et incrusté de pierres précieuses. Conques devient ainsi au XI è siècle une nouvelle étape sur la route de Saint –Jacques de Compostelle car la croyance dans les pouvoirs de guérison des maladies et des infirmités de la sainte est forte. On lui accorde aussi le pouvoir de délivrer les prisonniers. Les moines de Conques et l’Eglise par conséquent, répondent à travers ce culte et cette croyance aux miracles, aux besoins de la population médiévale dont la vie est précaire et soumise à l’arbitraire du pouvoir seigneurial. Cependant ce culte renforce leur influence et celle de l’Eglise sur la population car ils présentent Dieu comme unique source de puissance auxquels les hommes sont soumis. D’autre part, le culte de sainte Foy dote l’abbaye de Conques d’une puissance matérielle car en échange de l’ intervention divine de la sainte, l’abbaye accumule les dons et les legs de terres, de métal précieux des fidèles et des