Conscience de soi
A. Dès le début du texte, Aristote met un accent sur la difficulté liée à une entreprise majeure de notre vie : « apprendre » ; devenir capable (par le travail de l’esprit, l’expérience, etc.) à faire une représentation juste de soi. L’acquisition de ce savoir adéquat est un agrément, un état affectif agréable (car comment ne serait-il pas plaisant de savoir exactement ce que nous sommes, de circuler à travers les méandres de notre moi ?) mais, en même temps, une tâche pénible, qu’il n’est pas simple de mener à son terme et d’en déceler chaque particularité.
Mais pourquoi ce travail désigne-t-il un effort lié à une difficulté et à un obstacle réel ? Il n’est pas possible de se considérer attentivement soi-même à partir de son propre moi. Ce qui est prouvé par le fait que nous n’avons pas la vision « nous sommes aveuglés » de ce que nous sommes réellement, dans la mesure où les ébranlements sensibles et affectifs de l’âme « les passions » nous empêchent de discerner notre vraie nature. Donc l’affirmation ou la négation, la conscience de soi-même se trouvent déformées par la facilité à nous trouver des excuses « l’indulgence » ou par la passion. D’une manière générale, la saisie immédiate de notre moi ne va pas de soi.
Quel est l’intérêt philosophique de ce passage ? Aristote montre que la vérité sur soi-même n’a rien d’immédiat ni d’évident