Consommation et croissance économique
Pour montrer comment fonctionne l’association d’idées inconscientes et la mémoire, je raconterai l’anecdote personnelle suivante : vers 18 ans, je vais au théâtre Marigny où J.-L. Barrault joue une adaptation du « Procès » de Kafka. Je sors de là, tourmenté de n’avoir rien compris, puis n’y « pense plus ». Lors de mon externat, plusieurs années après, j’examine pour la première fois un schizophrène, en début d’affection, et le discours du malade m’évoque immédiatement la pièce que je n’avais pas comprise, tout se met en place.
Il en est de même dans la découverte scientifique, qui est peu différente dans ses mécanismes, de la poésie au sens de Minkowski.
Voici quelques exemples de ces « accrochages » d’association d’idées improbables.
Pour indiquer le rôle du hasard dans la découverte scientifique, je rapporterai ici comment j’ai mis en évidence l’obtention d’harmoniques supérieurs et inférieurs dans les réponses à la stimulation lumineuse intermittente (& 2.4.1, 2.4.2, 2.4.3, 2.4.5, 2.4.6, 2.4.7, 2.4.8, 2.4.9, 2.4.10) : sur le stroboscope qu’on m’avait livré, existait un potentiomètre qui changeait la constante de temps des très brefs éclairs, donc en pratique de leur intensité. Personne ne s’en servait jamais, puisqu’on recherchait l’intensité maxima.
J’eus la curiosité de le tourner « pour voir » et m’aperçus que les réponses EEG se modifiaient. C’est ensuite que je pus les analyser et formaliser l’effet de l’intensité des éclairs.
J’ai rencontré un jour le Pr. Lichnerowicz, dont on connaît les travaux en mathématiques, et lui demandai comment il créait ses théorèmes originaux ; il m’expliqua qu’il les trouvait le soir, en état de demi-sommeil (donc, dans un état de vigilance basse et de conscience peu intense) et les mettait en forme le matin, mais qu’alors, « ils étaient moins beaux ».
G. Perec était documentaliste à mi-temps à Saint-Antoine en physiologie et je m’étonnai devant lui de la difficulté de créer