"Conte" de Rimbaud
Le poème « Conte » fait partie du recueil « Illuminations » écrit par Arthur Rimbaud. Pour débuter l’analyse de ce poème en prose, intéressons-nous à son titre. Ce titre fait bien évidemment référence au genre merveilleux dont fait partie le conte. Rimbaud a également donné comme titre le nom d’un genre au poème « Roman ». Dans le poème en prose « Conte », il faut tout d’abord relever qu’il n’y a pas de rime. Bien que le poème n’ait pas de structure métrique, on peut noter une forme de structure qui rejoint celle du conte. Le début du poème est à l’imparfait, il s’agirait donc de ce que l’on appelle la situation initiale, puis vient le passé simple qui fait référence aux péripéties. Le verbe « vouloir » v. 5 et v.7 marque ce changement de l’imparfait au passé simple. Finalement, la morale met un terme au conte. Ce dernier n’a pourtant pas une fin heureuse. Nous aurons l’occasion de revenir plus tard sur la fin de ce poème en prose.
Différents éléments appartenant au conte nous sont présentés tout au long de ce poème. On a tout d’abord un clin d’œil au recueil de contes des « Mille et une Nuits », le Prince fait écho au sultan lorsqu’il tue les femmes avec lesquelles il a eu des relations charnelles. La figure du Génie est typique du conte. Le Génie est un personnage surnaturel, cela est accentué par l’apparition du Génie au vers 22. Le verbe est au passé simple, ce qui créé une impression d’instantané. Le Génie est beau, ce qui renvoie à l’axiome les bons sont toujours beaux. L’apparence physique nous dit donc quelque chose sur le Génie. On connaît le statut social du personnage principal, il s’agit d’un Prince, un Prince malheureux qui voudrait connaître le bonheur. Aucun des personnages ne portent un nom. Les femmes réapparaissent, ce qui nous met face au merveilleux. Aucune explication rationnelle ne nous est donnée. Le poème continue comme si de rien n’était alors que pour nous, cela paraît irréel. On se situe dans un autre système de