contre-pouvoir
La notion de contre-pouvoir a ces dernières années fait l’objet de différentes théories néo-révolutionnaires. La première approche est celle de John Holloway dans son fameux livre « Change the world without taking power ». Pour lui l’objet révolutionnaire n’est pas de lutter pour le pouvoir mais contre le pouvoir. Pour lui chacun peut changer le monde par des actes de résistance ancrés dans le quotidien (le pouvoir-action). Chercher à prendre le pouvoir institutionnel revient pour Holloway à une impasse car il s’agit seulement de la substitution d’un pouvoir-domination par un autre. Évidemment cette approche est une rupture avec la démarche révolutionnaire classique. John Holloway a été très critiqué car certains lui reprochent de prôner le désengagement politique. Miguel Benasayag et Diego Sztulwark considèrent dans leur ouvrage « Du contre-pouvoir » que le pouvoir institutionnel, l’État, a un rôle de gestionnaire qui constate surtout ce qu’il ne peut pas faire en se confrontant au réel. Pour eux « le politique », c'est-à-dire la capacité à imaginer le monde demain, est tenu par les contre-pouvoirs. Ils ont un rôle fondamental par le biais d’actions militantes (« le militantisme situationnel ») dans l’évolution des aspirations de la société. Pour Ludovic François et François-Bernard Huyghe les contre-pouvoirs sont le pouvoir car celui-ci se caractérise par l’interconnexion de différents acteurs qui vont influer par l’information. Pour eux, ce qu’ils nomment les organisations de la société civile ont le pouvoir d’agir sur les esprits et les représentations du monde et ainsi de faire évoluer la société dans un sens ou dans l’autre. Ils considèrent que nous sommes passés « d’une société d’autorité » dans laquelle la notion de chef avait du sens à « une démocratie d’influence » dans laquelle la puissance est essentiellement fondée sur la capacité à faire adhérer et à diffuser.
Exemples dans les médias[modifier