CONTRE REVOLUTION 1789
Dans le royaume, comme dans les colonies, ce fut l’échec des réformes tentées par la monarchie qui conduisit le roi, lui-même, à ouvrir un processus révolutionnaire en convoquant les États généraux.
La réunion des États généraux, 1788-89
La convocation des États généraux ne prévoyait pas de représentation des colonies car elles étaient des possessions de la couronne et non des pays d’états provinciaux et généraux. Les colons réclamèrent, cependant, leur participation aux États généraux et organisèrent des réunions pour rédiger leurs doléances, tant dans les colonies qu’en France. Les colons de Saint-Domingue étaient à l’origine de ce mouvement et formèrent une représentation des colonies dans l’ordre de la noblesse que le roi continua de refuser.
Ce fut le 20 juin 1789, jour du Serment du Jeu de Paume, et dans la période de la révolution juridique qui transforma les États généraux en Assemblée nationale constituante, transférant la souveraineté du roi à la nation, que la représentation des colons fut admise en son sein. Un débat à leur sujet eut lieu le 27 juin et le 3 juillet suivant. Lors de ce débat, Mirabeau fit remarquer que les députés des colons blancs ne représentaient ni les esclaves, ni les gens de couleur libres et propriétaires et que si l’on voulait une représentation des colonies, il faudrait affranchir les esclaves et restituer leurs droits aux libres de couleur. Il proposait enfin de réduire le nombre des députés des colons blancs puisqu’ils ne représentaient pas l’ensemble de la population des colonies. L’Assemblée limita à six le nombre des députés de la population blanche de Saint-Domingue. Ces députés furent : Cocherel, Gouy d’Arsy, Thébaudières, Larchevesque-Thibaud, Perrigny et Gérard. Ultérieurement, la Guadeloupe, la Martinique, les Indes orientales et l’Ile de France envoyèrent chacune deux députés des colons blancs à l’Assemblée.
À la suite de leur entrée dans l’Assemblée, les colons