Corneille-molière
Depuis, plusieurs chercheurs ont repris et développé ce qu’il est convenu d’appeler l’Affaire Corneille-Molière, mais aucun n’est parvenu, tant l’opposition est puissamment organisée, à se faire entendre ni à obtenir un véritable débat sur la question.
Pour Denis Boissier (L’Affaire Molière, 2004) la thèse principale de cette « affaire » se résume ainsi :
« Molière qui toute sa vie s’est revendiqué comme farceur, comédien et chef de troupe, directeur de théâtre, fut, plus encore, le Bouffon du Roi. En tant que tel, il n’a écrit aucune des pièces qu’il signa (ou même ne signa pas car les mœurs littéraires de l’époque l’en dispensaient). Les trente-trois œuvres répertoriées de son théâtre ont été :
- « raccommodées » par des collaborateurs à partir de comédies françaises, de pièces espagnoles ou de farces italiennes (par ordre croissant des emprunts) ;
- achetées à des auteurs plus ou moins nécessiteux (Boursault, Neufvillaine, Dassoucy, Chapelle, Subligny, Donneau de Visé…), ou à leurs veuves (celle de Guillot-Gorju, celle du farceur Prosper, du professeur Lesclache) qui n’en retirèrent qu’un bénéfice financier ;
- commandées à Pierre Corneille, selon un pacte discret qui perdura plus de quinze ans, au grand bénéfice des deux