Corps féminin, féminité et chick-lit
ALEXIS RODRIGUES
Parcours « Communication audiovisuelle et médias »
Dossier « Etudes Théâtrales » en vue de l’obtention de l’UE 41 TH
Master Arts du Spectacle et Médias
Université Toulouse Le Mirail – Ecole Supérieure d’Audiovisuel – Année 2009/2010
INTRODUCTION
Le terme chick lit, ou littérature de poulettes est apparue pour la première fois en 1996 avec la parution du best-seller « Bridget Jones’s diary ». «Ce type de romans place la femme dans une perspective post-féministe. Il est de plain-pied avec la réalité psychologique et sociologique de notre époque», résume Tony Cartano, éditeur français du « Journal de Bridget Jones ». Ecrit par des femmes à destination d’un lectorat féminin, ce genre littéraire a depuis fait bien des émules (« Le diable s’habille en Prada », « Sex and the city », « Gossip girl »…), mettant systématiquement en scène des héroïnes féminines blanches, citadines, actives hétérosexuelles, et à la recherche du grand amour.
Mais plus que la quête du prince charmant, ce qui relie tout les personnages féminins de la chick lit c’est la relation conflictuelle flagrante qu’elles entretiennent avec leur propres corps. Mises à mal par le caractère inatteignable des modèles normatifs qu’on leur impose, elles exposent, le plus souvent à la première personne et à longueur de pages, les difficultés qu’elles éprouvent pour s’y conformer. La « féminité » à laquelle aspirent toutes ces héroïnes contemporaines devient une véritable « référence identitaire », et elles ne peuvent que très difficilement y échapper. Ne pas s’y référer signifierait renoncer à être socialement perçue comme un être de sexe féminin, accomplie et potentiellement séduisant. Ainsi, « être femelle » (comme « être mâle) entraîne au niveau social l’adhésion plus ou moins forte à des catégories d’attributs sexués. Les attributs dévolus au sexe féminin, la « féminité », sont