Corpus condition féminine
La condition féminine dans la société au XVIIIème est décelée grâce à l’ensemble de quatre textes. Un extrait de l’Emile ou de l’éducation de Rousseau datant de 1762, un fragment de La colonie de Marivaux (1750). Ainsi qu’une des scènes de la célèbre pièce de théâtre de 1784, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais et une des lettres, la 81 des Liaisons Dangereuses de Laclos, sortie en 1782. Ce corpus révèle l’image de la condition de la femme au XVIIIème.
Dans les différents extraits des textes du corpus, il est souvent question de l’instruction des filles. Pour Rousseau, il est préférable d’épouser une fille «simple et grossièrement élevée» (l.3). Avec Marivaux, le personnage d’Arthénice, nous apprend que les jeunes filles ne sont «poltronnes que par éducation». Et c’est par le personnage de la marquise de Merteuil, que Laclos nous montre avec notamment le verbe «cacher» (l.19) que l’éducation des filles consiste à les laisser dans l’ignorance. Cette pédagogie superficielle rend les filles plus vulnérables particulièrement lors de l’adolescence. Tel que nous l’explique Beaumarchais avec une énumération en rythme ternaire à travers Marceline, dans Le Mariage de Figaro : «l’âge des illusions, de l’inexpérience et des besoins..» (l.8 à 9). Cette inconsidération de la formation se justifie par le fait que selon les hommes, la nature même de la femme n’en nécessite pas. Réellement, selon l’auteur des lumières Rousseau dès lors que la femme, se cultive «fille savante», possède de la réflexion «bel esprit» (l.4), elle devient alors hors-norme «de l’être aussitôt qu’on sort de son état» (l.8). Cette façon de penser (très misogyne) que la femme nait pour rester dans l’inculture car faite pour s’occuper de son mari et ses enfants :