corpus première
Appartenant tous à des époques différentes, on peut néanmoins regrouper le poème de Chassignet, Le mépris de la vie et consolation contre la mort et la représentation de Richier, Le Transi de René de Chalon, car datant tous deux du XVIème siècle. Le poème de Baudelaire extrait du recueil Les Fleurs de Mal et celui de Bertrand, Gaspard de la Nuit datent, eux, du milieu du XIXème siècle. Ce corpus regroupe des documents parlant de la mort, mais traitant ce thème de manière différente. Ces différences de traitement amènent à se demander quels sont les procédés utilisés par les auteurs pour amener une vision esthétique et morale à leur art.
Nous nous intéresserons tout d’abord à l’esthétisme produit par divers procédés, puis à l’intention d’une certaine moralité par ce corpus.
Tout d’abord, étymologiquement « esthétique » signifie science du sensible, ce qui diffère un peu du sens actuel qui est souvent associé à la beauté.
Cette beauté est perceptible par la forme poétique et par l’écriture. En effet, le choix du sonnet par Baudelaire et Chassignet donne une certaine mélodie au poème, semblable à celle d’une chanson. La prose, choisie par Bertrand (considéré comme le précurseur) lui permet davantage de liberté dans l’écriture et produit une forte impression d’esthétisme par la créativité et le travail qui résultent de ce poème. De plus, la disposition des rimes, permet aux poètes de faire ressentir des sentiments, sensations aux lecteurs grâce à l’harmonie et à la tonalité des sons. Ainsi, le sonnet marotique de Chassignet avec des rimes comme « fragilité / vanité » provoque un effet aigu, doux, ce qui contraste avec le thème sombre du poème. En revanche, le poème de Bertrand, en prose et sans rimes, lui donne un genre moderne, où il faut chercher l’harmonie à l’intérieur des vers et pas seulement à leur fin. La répétition de « Serait-ce quelque » permet d’accorder le poème et