Corpus sur l'argumentation - Sujet série ES/S de l'EAF de 2010
I – Question de corpus
Texte A : Fénélon, Les Aventures de Télémaque (1699), septième livre
Texte B : Montesquieu, Lettres persanes (1721), lettre XII
Texte C : Voltaire, Candide (1759), chapitre XXX
Ces textes cherchent-ils seulement à nous dépayser ou ont-ils une autre visée ?
Au cours du XVIIIe siècle, le dépaysement à travers des récits et des contes orientaux et utopiques est à la mode. Ainsi, notre corpus est constitué de trois textes sur ce sujet. Le premier est un extrait des Aventures de Télémaque écrit par Fénélon en 1699. Une partie de la lettre XII des Lettres persanes de Montesquieu, datant de 1721, constitue le deuxième texte. Enfin, le chapitre XXX du conte philosophique Candide de Voltaire (1759) est notre dernier texte. Nous nous demanderons donc si ces textes cherchent seulement à nous dépayser ou s’ils ont une autre visée. Tout d’abord, nous étudierons la façon dont ils nous dépaysent, puis nous montrerons qu’ils ont aussi une visée critique.
Ces textes nous transportent dans un environnement oriental et dépaysant par leurs descriptions de pays lointains et méconnus qui nous semblent utopiques. En effet, nous remarquons que le cadre spatial n’est pas bien défini dans les deux derniers textes : Montesquieu fait la description du « peuple Troglodyte » (l.21) qui habite dans un « pays heureux » (l.20), et Voltaire situe son récit aux environs de « Constantinople » (l.1). Ces cadres spatiaux imprécis permettent de laisser place à l’imaginaire du lecteur qui le transporte ainsi dans des pays méconnus.
De même, dans Les Aventures de Télémaque le « fleuve Bétis » situé dans « un pays fertile » au bord du « grand Océan » (l.1-2) constitue le cadre spatial du récit. L’utilisation du nom d’un fleuve inconnu et d’adjectifs mélioratifs mettent aussi en avant le fait qu’il s’agit d’un pays merveilleux loin de ce que le lecteur de l’époque connait.
Par ailleurs, des ces trois textes nous retrouvons le champ lexical de la