Ce corpus nous présente quatre extraits de roman ayant comme thème principal la vision de l’homme et du monde : le premier extrait, « Le spectateur français » de Marivaux, écrit en 1745, justifie l’ambition de l’écrivain d’ »examiner les hommes » avec lucidité ; le deuxième, « Les Gommes » de Robbe-Grillet, écrit en 1953, décrit un scène familière à son personnage qu’il exécute machinalement ; le troisième, « L’immortalité » de Kundera, paru en 1990, raconte l’histoire d’Agnès, un personnage fictif surgi d’une rencontre entre le narrateur et une dame sexagénaire ; enfin, le quatrième extrait « Les Ames grises » de Claudel, paru en 2003, raconte l’histoire d’un homme vu par tout le monde comme intimidant sauf par le regard d’une jeune fille, qui elle, le surnommait Tristesse.
Ces quatre extraits de romans présentent des points communs et des différences dans leur manière de présenter les personnages :
Tout d’abord, les auteurs de ces textes présentent et décrivent leurs personnages d’un point de vue extérieur, en effet, dans ces textes, les personnages ne se décrivent pas eux-mêmes pour que le lecteur garde une certaine distance et un avis objectif par rapport aux mœurs des personnages qu’ils dénoncent.
Toutefois, les narrateurs adoptent différents point de vue : dans « L’immortalité » et « Les Ames grises », les narrateurs de ces deux textes utilisent le discours direct : « Si on me demandait par quel miracle je sais tous les faits que je vais vous raconter, je répondrais que je les sais, un point c’est tout ». Le narrateur est donc omniscient, en effet, on y découvre les pensées des personnages rencontrés : « J’imaginai Agnès. Comme moi, elle est allongée dans un grand lit [...] Qui est le mari ? Quelqu’un qui sort de bonne heure le samedi. C’est pourquoi elle est seule et, délicieusement, balance entre réveil et rêverie. »
Dans « Le spectateur français », le narrateur est interne, car il se trompe au sujet de la jeune fille qu’il admire et ne connait donc