Corrigé de la dissertation proposée – séries S/ES 2010 En quoi l’évocation d’un monde très éloigné du sien permet-elle de faire réfléchir le lecteur sur la réalité qui l’entoure ? Quelques commentaires sur le sujet : Le sujet était faussement facile. Il semble abordable dans une perspective thèse/antithèse schématique (l’éloignement est nuisible/ l’éloignement est fructueux) mais se révèle bien plus ardu quand il s’agit d’abord d’aller au-delà de ce choc frontal, mais également de détecter ce qui se joue. Au fond la question me semble à la fois simple et difficilement soluble : comment s’assurer qu’une argumentation est efficace ? Dès lors il devient difficile de fournir une réponse définitive, et ma proposition de correction est évidemment le résultat non injonctif d’une élucubration à la fois pas très pensée (insuffisamment en tout cas) et je le sais, hors de portée pour un lycée. Alors qu’en retirer à son niveau d’élève? • • Sans doute d’abord l’idée que tout sujet portant sur l’objet d’étude « argumentation » peut et doit s’appuyer sur des références larges, empruntant à tous les genres (roman, théâtre, fable …) et aussi qu’un sujet inscrit dans cet objet d’étude « argumentation » ne saurait se passer d’une réflexion plus large sur la complexité du rapport entre un auteur et un lecteur. C’est le cas pour tous les objets d’étude (poésie, mais aussi théâtre, cf. sujet de dissertation 2009 d’ailleurs) et je dirais pour conclure a fortiori pour l’argumentation qui n’existe que si elle touche son destinataire.
CORRIGE PROPOSE :
Introduction Quand Ionesco présente La cantatrice chauve au théâtre de la Huchette en 1950 il est persuadé d’avoir écrit une tragédie qu’il veut glaçante, sociologique et didactique. Or le public parisien, loin d’y voir une dénonciation des impasses communicationnelles et encore moins un apologue, y voit un farce divertissante. Qui aurait pu prévoir le quiproquo entre l’auteur et le public avec une pièce si proche de son public ? – Un