Corriger divertissement
ANALYSE DU SUJET
Le « divertissement » occupe une place fondamentale dans la pensée pascalienne, ce qui explique qu'il fasse l'objet d'une étude approfondie dans la liasse VIII. Or le rôle qui lui est attribué par l'auteur est partiellement négatif du moins au premier abord, ce qui diffère considérablement de la valeur que nous accordons à ce terme. La définition habituelle du mot est plutôt positive : il renvoie à l'idée de distraction, se fait synonyme de fête. Chez Pascal, il est entaché d'une connotation extrêmement péjorative : il est ce qui détourne des choses sérieuses, ce qui éloigne l'homme de l'essentiel, c'est-à-dire des problèmes propres à sa condition et, partant, de Dieu. En cela, il rejoint son étymologie : « divertere » en latin signifie « détourner, séparer ». « Divertere » indique un mouvement inverse de « convertere », le divertissement est centrifuge par rapport à ce qui fait la nature seconde de l’homme : la chute et ses conséquences, le péché et son salaire : la mort. « Convertere » est centripète par rapport à ce questionnement essentiel de l’homme de la chute sur sa condition faillible et sa misère comme conséquence de son péché. La conversion est ce qui ramène le pécheur à son intérêt premier : l’amour de Dieu comme seule disposition à recevoir le salut. Le sujet nous invite donc à analyser la spécificité de la conception pascalienne du divertissement, en étudiant son rôle apparent — créer du bonheur — et son rôle réel — cacher une angoisse qu'il ne cesse de révéler.
PROBLÉMATIQUE
II convient de confronter l'idée que l'on se fait habituellement du divertissement avec le rôle que lui attribue Pascal. Comment et pourquoi ce qui nous apparaît comme positif — le jeu, la fête, les conversations — prend-il dans les Pensées un caractère négatif ? N'est-ce pas parce que la fonction qu'on lui attribue n'est qu'un leurre qui relève de la « vanité » ? II conviendra