Corrigé paul eluard
Plusieurs univers s'opposent dans le poème de Paul Eluard.
Le réseau lexical dominant de la première strophe est celui de l'amour («front parfait», «profond», «yeux», «regarde», «bouche», «embrasse») ; cette évocation est reprise explicitement au vers 10 («de la douceur qui lie nos mains ») et est développée dans la troisième strophe : à la tendresse du couple sont associées la douceur et la beauté du monde («fruits», «fleurs», «terre belle et bonne»).
Dans les strophes deux et quatre les réseaux lexicaux s'organisent autour du thème de la souffrance et de l'emprisonnement («espoir enterré », «larmes », «noir», «plaintes », «peur», «prison», «déportées », «martyrisés », «massacrés », «ombre »).
Ainsi, en alternance, les strophes un et trois d'une part, deux et quatre d'autre part, définissent deux univers vigoureusement opposés ; par effet de contraste, l'un (l'oppression) éclaire l'autre (l'amour) et lui donne toute sa valeur.
Dans la dernière strophe, le réseau lexical de la lutte et du devoir de résistance («Il nous faut») constitue la résultante des réseaux lexicaux précédents : la révolte tire son origine et sa légitimité de la mise en relation de ces deux réseaux antithétiques.
Le poème se présente ainsi comme une juxtaposition d'univers a la fois imbriqués et opposés.
Quel est l'effet produit par la répétition de «Au nom»? En quoi la dernière strophe constitue-t-elle l'aboutissement des quatre strophes précédentes? (4 points)
Les quatre premières strophes sont scandées par l'anaphore «Au nom» (onze occurrences, en début de vers). Sont ainsi associés éléments concrets - la femme aimée, les victimes de l'oppression par exemple - et éléments abstraits - «l'espoir», «la douceur». Ce procédé, qui accumule et mêle les références fait l'effet d'une complainte, d'un leitmotiv presque