Courbet et le realisme
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Dans la représentation positive du chien, la fidélité constitue la qualité la plus anciennement et universellement attestée. Comme dans la fameuse histoire au Moyen Âge de Tristan et Iseut, où le chien de Tristan, Husdent malgré sa fidélité se fait presque tuer par son maître, ce dernier ayant peur que les aboiements de son chien ne révèlent sa cachette, l’histoire de saint Guinefort constitue également une histoire d’une fidélité mal récompensée.
En effet, l’histoire de saint Guinefort, basée sur des faits réels, est le récit d’un chien qui a eu le malheur, dans l’exercice de ses devoirs et donc dans sa fidélité, d’être tué par son propre maître ! Saint Guinefort, en fait un lévrier[pic], après avoir protégé l’enfant de son maître couché dans un berceau de l’attaque d’un grand serpent, se fait tuer par son maître, le chevalier de Villars. Le chien avait eu auparavant le temps de tuer le serpent et donc de protéger efficacement le bébé, mais sa propre gueule, sa tête et une partie du berceau inondés de sang de la part du serpent, laissèrent croire qu’il avait attaqué l’enfant ! La nourrice entrant dans la pièce de l’enfant « dormant doucement »[pic] est horrifiée croyant que l’enfant est mort et criant, fait accourir le maître qui dans la précipitation sans réfléchir, voyant le berceau tacheté de sang et croyant l’enfant attaqué par son chien, dégaine son épée et abat le chien sans aucune autre forme de procès !
Plus tard, en découvrant la vérité et sa tragique méprise, le chevalier est pris de remords et enterre son chien près du château. Il plante même des arbres près de son tombeau ! « Par la volonté divine (comme punition ?), le château fut détruit et la terre, ramenée à l’état de désert, abandonnée par l’habitant »[pic] .
C’est alors, quelques siècles plus tard, qu’intervient le dominicain -Domini canes (!)- Etienne de Bourbon qui en tant qu’inquisiteur relate et reconstruit toute l’histoire pour extirper définitivement le culte et