Bonjour tout le monde, Voici sans transition la suite directe du cours précédent 3) La réalité selon Kant Bon. Temps et espace comme formes de l'intuition pure, ça roule ? Alors, avec ça, Le réel est-il ce qu'il paraît être ? La réponse de Kant, je vais la simplifier avant de vous l'exposer, est : oui et non mais c'est pas grave ! Si vous avez assimilé le cours précédent, vous aurez compris que si nous voyons immédiatement des choses (le monde n'étant rien d'autre que l'ensemble des choses), nous les voyons dans la mesure où nous les spatialisons et les temporalisons a priori. Pour être encore plus pointilleux, nous ne spatialisons pas ni ne temporalisons les choses : c'est la représentation spatio-temporelle qui constitue les choses comme choses a priori. Pour le dire autrement, Kant considère que le monde en soi, c'est-à-dire le monde tel qu'il pourrait être avant d'être perçu n'est pas un monde de choses à proprement parler, étant donné que c'est moi, esprit humain, qui spatio-temporalise le réel a priori. S'il y a des choses, ici et là, hier, aujourd'hui et demain, c'est parce que je vois le monde ainsi, qui n'est ni spatial ni temporel en soi. Alors, il est comment ce monde ? Eh béh c'est bien là le problème : on ne peut en avoir aucune représentation, puisque dès que nous nous représentons quelque chose, c'est sous forme d'objet spatio-temporel. C'est ballot, non ? Ce monde, qui est par-delà notre expérience, ne peut être lui-même expérimenté, mais supposé seulement. On peut dire aussi postulé. Car si l'esprit humain spatialise et temporalise, c'est bien qu'il spatio-temporalise quelque... (« chose ? » -aie aie aie, ce n'est pas le bon mot !). Vous voyez (en fait non, vous ne voyez pas), ce monde est inconnaissable, et Kant lui donne un nom, le monde nouménal. Il joue un peu le rôle de socle sur lequel repose toute notre représentation sensible et toute notre connaissance intellectuelle. Du coup, ça limite pas mal nos prétentions à connaître le réel en soi ?