Cours d'urbanisme: les espaces publics dans l'historie de l'urbanisme
A1-L'ESPACE MEDIEVAL
PROTEGER LA RUE
LA RUE
La rue au Moyen-Age est véritablement le produit, on pourrait dire le résidu, des activités de la ville.
Dans sa forme, elle n'est pas composée ou dessinée par un maître d'oeuvre relevant d'une autorité politique. C'est le résultat d'un compromis permanent entre la construction des parcelles qui la bordent, et la nécessité du passage. Dans son usage, elle est le support de multiples activités privées commerce (étal des commerçants dans la rue), mais aussi artisanat : les artisans travaillent le plus souvent dans la rue, et non dans des locaux privés. On trouve aussi des bateleurs et autres hommes du spectacle. Enfin, les eaux usées des particuliers sont déversées directement dans la rue. on peut dire que la rue est véritablement le prolongement de l'espace privé, dans sa forme comme dans son usage.
La forme de la rue : le pittoresque
La rue du Moyen-Age se caractérise par son irrégularité. Le tracé peut résulter d'une ancienne voie de pénétration dans la ville, le long de laquelle se sont implantées les activités, au fur et à mesure que grandissait la ville, et que l'enceinte fortifiée se déplaçait, englobant de nouveaux quartiers. Ces voies de pénétration, où circulent les marchandises et les voyageurs se rendant en ville, sont vitales pour l'activité de la cité.
C'est là qu'entrent le plus violemment en conflit les nécessités de la circulation avec les perpétuels empiètements des particuliers : constructions débordant sur la voie, débords de façade soutenus par des poteaux empiétant sur le passage, face auxquels les autorités réagissent par une réglementation minimale.
C'est de ce conflit entre un usage privé prédominant, et des tentatives de réglementation, que naît un espace qualifié aujourd'hui de "pittoresque", dont la ligne générale est constamment brisée et contredite par des implantations spontanées peu ou pas