Cours
Rachid Belkacem, GREE – 2L2S – CEREQ - Université de Nancy 1 belkacem@iut-longwy.uhp-nancy.fr Cathel Kornig, Laboratoire d’Économie et de Sociologie du Travail, CNRS - université d’Aix-Marseille 2 cathel.kornig@univmed.fr François Michon, Centre d’Économie de la Sorbonne, CNRS - université de Paris 1 fmichon@univ-paris1.fr Résumé
Cette communication questionne le développement de l’intérim en Europe en partant de ses origines historiques. Elle montre ensuite le rôle central de la loi Borloo de janvier 2005 en France dans le processus d’institutionnalisation de cette forme d’emploi. Enfin, elle met en évidence la diversité de ses modes de régulation en Europe.
Mots clés : Intérim, travail intérimaire, travail temporaire, précarité, entreprise de travail temporaire, agence de travail temporaire, ETT, Manpower, Europe.
1 - Introduction : un bref panorama du secteur de l’intérim
L’intérim occupe fréquemment le devant de la scène dès que l’on parle de précarité. Il reste cependant un développement relativement modeste, quant à son poids dans l’emploi et comparé à d’autres statuts précaires. Surtout sa présence reste encore centrée sur quelques marchés nationaux. Mais le phénomène majeur est pourtant son développement rapide depuis une dizaine d’années dans toute l’Union Européenne.
En termes de chiffre d’affaires, les principaux marchés de l’intérim en Europe sont connus : le Royaume-Uni, la France, les Pays Bas, l’Allemagne. Mais ceci mélange évidemment un effet de taille du pays, et un effet de pénétration de l’intérim. En termes de poids dans l’emploi, l’Allemagne reste encore assez peu utilisatrice d’intérim, comparée au Royaume-Uni, le champion[i], aux Pays Bas, à la Belgique et à la France. A titre de comparaison, rappelons que l’intérim aux États-Unis génère un chiffre d’affaires de 82.000 millions d’euros et représente 2,2% de