CR12octobre07
La consommation de masse qui a pris source dans les années cinquante avec la naissance de l’industrie lourde et de l’accélération du processus de consommation a modelé le statut de l’objet (cf, Florence de MEREDIEU, Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne). De fonctionnel, de pièce artisanale, d’unique, d’intemporel et de durable celui-ci est aujourd’hui plongé dans l’impitoyable régime de l’éphémère, du jetable, de la prolifération de masse, de la concurrence, de l’hyper valorisation, du désir voire du fétichisme.
Cette « sécrétion humaine qu’est l’objet » (Arman) a en effet quitté son simple statut de fonction pour acquérir de nouvelles caractéristiques et engendrer de nouveaux comportements. Roland BARTHES dans les années 50 traduira cette métamorphose dans « Mythologies » . Le sens, comme les objets prolifère, l’aspect émotionnel semble le seul refuge pour comprendre la technologie, le complexe s’abrite derrière l’esthétique, l’usage est relégué au second plan, l’imaginaire s’impose comme un des critères essentiels de l’acte d’achat. Dans cette prolifération de masse des nouvelles fonctions et des nouvelles créations d’attentes et de besoins, les objets ne peuvent plus être classés selon de simples critères de fonctionnalité. Jean BAUDRILLARD le démontre dans les années 60 dans le « Système des objets » à travers l’objet se projettent les comportements et les langages, les visions et les envies, le sens s’impose.
Malgré les études de marché et les études comportementales sur l’acte d’achat, la consommation est aujourd’hui plus frivole et moins dirigeable. Les enjeux économiques sont d’autant plus exponentiels que la concurrence se mondialise. Dans la multitude d’objets, le désir se perd et pour le retrouver les arguments s’adaptent. Les industriels ne sont plus seulement des fabricants d’objets, ils cherchent à devenir les seuls interprètes de nos désirs. Les gammes, les modes, les tendances et les choix sont organisés et