Crainte du deficit public
Tout a changé avec l′élection de Nicolas Sarkozy qui, dans la droite ligne d′un Reagan voyant dans la réduction forte des prélèvements le moyen infaillible de relancer la croissance, réduisait les impôts d′Etat de plus d′un point de PIB, les ramenant de 14,6 % du PIB en 2006 à 13,3 % du PIB en 2008. Grâce à quoi, à nouveau, la fameuse barre des 3 % était franchie, le déficit public atteignant 3,4 % du PIB… Et c′était sans compter sur la crise qui, non contente de ruiner les espoirs présidentiels d′une accélération de la croissance économique, allait exiger l′injection en urgence dans l′économie nationale de plus de 5 points de PIB sous forme de déficit budgétaire et social accru : moitié au titre de la relance, moitié au titre des « stabilisateurs automatiques » (la baisse des rentrées fiscales ou sociales). Bref, le déficit public devrait passer de 3,4 % du PIB en 2008 à 8,5 % en 2010 si les projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale sont adoptés par le Parlement, ce qui ne fait guère de doute… A quoi s′ajoutera le coup de pouce du « grand emprunt » − les 35 milliards d′euros qui gonfleront encore la dette publique.
Peu surprenant alors que Bruxelles monte au créneau. Certes, il y a bien « circonstances exceptionnelles », concède la Commission. Mais, de sonpoint de vue, la parenthèse de la crise