Crise 1929
La crise des années 30 n’a jamais été autant évoquée. Des historiens et des économistes acceptent l’analogie, mais relèvent des différences dans la gestion de la crise actuelle
«Il doit y avoir une stricte supervision des banques, des crédits et investissements ; il doit être mis un terme à la spéculation avec l’argent des autres. » Ainsi s’exprimait non pas un dirigeant actuel, mais Franklin Roosevelt le 4 mars 1933, après sa victoire contre le républicain sortant, Herbert Hoover. « Nous avions des banques en mauvais état », poursuivit le nouveau président démocrate américain lors de sa première « conversation au coin du feu » : « Certains de nos banquiers se sont montrés soit incompétents soit malhonnêtes dans l’emploi des fonds des gens. Ils ont utilisé l’argent qui leur avait été confié à la spéculation et dans des prêts déraisonnables. »
Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ne saurait être que fortuite. Il n’empêche : la crise actuelle fait repasser le film de 1929 et des années suivantes. Au-delà des multiples déclarations politiques s’y référant et de leur terrifiante puissance évocatrice, le parallèle sans cesse tracé est-il économiquement correct ? D’abord, un bref rappel des faits.
Dans l’Amérique florissante des années 20, on boursicote dans tous les milieux sociaux et à travers le pays, jusque dans le Minnesota ou l’Arizona. En 1927-1928, les actions des entreprises sont souvent achetées à crédit, confiant dans leur hausse spectaculaire qui reflète le boom industriel, la consommation de masse et les larges exportations du moment. « Pour financer ces achats à crédit, les courtiers empruntent aux banques des sommes considérables », rappelle le spécialiste d’histoire économique Pierre Bezbakh. L’heure est à l’optimisme, qui tourne bientôt à l’euphorie.
La fin de la bulle spéculative marque le début du krach boursier
« Des banques comme la First National City Bank,