Crise de la zone euro et zone franc
Hélène EHRHART et Luc JACOLIN
Direction des Études et des Relations internationales et européennes Service de la Zone franc et du Financement du développement
L’impact direct de la crise de la zone euro sur la zone franc est limité par la mondialisation des exportations de la zone, qui s’est traduite par la baisse graduelle de la part de la zone euro, de 50 % il y a vingt ans à 25 % aujourd’hui, et qui autorise à court terme, notamment sur les marchés globalement intégrés de matières premières, des effets de substitution entre clients.
Les effets de propagation de la crise de la zone euro s’exercent de manière indirecte, via une pression à la baisse sur les cours des matières premières, qui a été pour l’instant globalement contenue.
S’agissant du canal financier, la crise de la zone euro a toutefois pu contribuer à un recul, modéré, des flux de capitaux en zone franc avec la baisse de l’aide publique au développement et des investissements directs, alors que les transferts des migrants sont demeurés plus résilients. Comme en 2008, le canal de transmission via le secteur bancaire a joué un rôle très limité.
En 2011 et sur le premier semestre 2012, on observe un décalage de conjoncture significatif entre la zone euro et la zone franc, dont la croissance économique est prévue autour de 5 % en 2012. Ces perspectives favorables reflètent à la fois d’importants programmes d’investissement publics et privés, qui exercent des effets contracycliques significatifs, et la montée graduelle du poids des pays émergents dans les échanges extérieurs.
Les pays de la zone franc demeureraient sensibles aux effets indirects d’un ralentissement de l’activité globale et en particulier celle de la zone euro s’il était d’une ampleur suffisante pour affecter la demande et les prix internationaux de leurs principaux produits d’exportation. Cette vulnérabilité est d’autant