Crise espagnol
En 2008, alors que les systèmes bancaires américain, britannique, allemand, suisse subissaient de plein fouet les effets de la crise du subprime, les grandes banques ibériques affichaient encore des résultats insolents. Banco Santander par exemple est ainsi devenue la quatrième banque la plus profitable du monde derrière deux banques chinoises et HSBC. Grâce à une activité essentiellement domestique et à plusieurs mesures prudentielles édictées par la Banque d’Espagne, le système bancaire espagnol est resté à l’abri de la crise financière internationale, évitant certaines dérives. Certains établissements ont même profité de la crise pour réaliser quelques opérations de croissance externe, notamment transfrontalières. Aujourd’hui, la crise économique domestique constitue selon nous le principal défi du système bancaire espagnol.
En effet, après une décennie de croissance remarquable, l’Espagne est entrée en récession au deuxième semestre 2008. Les deux moteurs de la croissance ibérique – l’endettement privé et la construction – sont désormais en panne et sans doute pour longtemps. Or, compte tenu des engagements significatifs des établissements de crédit espagnols sur leur marché domestique en général et dans le secteur immobilier en particulier, nous considérons que les risques pour le système bancaire espagnol sont considérables. L’envolée du coût du risque devrait se poursuivre et devenir un sujet d’inquiétude majeur en 2009. Après avoir décéléré en 2008, les résultats devraient baisser en 2009. La pression qui s’exerce sur les ratios de solvabilité pourrait conduire certaines banques à procéder à des augmentations de capital,
Philippe Sabuco soit par appel public au marché, soit par injection de capital public. De plus graves difficultés ne sont pas à exclure pour les établissements les plus fragiles. Enfin, un mouvement de concentration des caisses