Histoire médiévale en débats 1

"Crises et reconstructions dans le monde urbain aux XIVe -XVe siècles."

Le XIVe siècle marque une rupture majeure dans l’histoire de France. La croissance que connaît le royaume durant le « Beau Moyen-âge », selon l’expression qu’utilise l’historien Jules Michelet pour qualifier les trois siècles qui ont suivi l’an mille, laisse place à une série de crises sans précédent dans son histoire. Aléas climatiques, guerres, épidémies…Durant les deux siècles précédant l’Epoque moderne, la France est en effet le théâtre de profonds bouleversements, qui transforment radicalement ses structures politiques, économiques et sociales.
Ces crises majeures affectent l’ensemble du territoire et de ses habitants, quelle que soit leur catégorie sociale et leur situation géographique. Les campagnes, dont l’économie est directement liée à la production agricole sont les premières touchées par les problèmes climatiques, qui désorganisent la production agricole et entraînent des pénuries alimentaires. La population doit donc faire face à des conditions d’une précarité extrême, d’autant plus qu’elle est très largement rurale.
En effet, si l’on considère les villes de plus de deux mille habitants, la population urbaine ne représente au début du XIVe siècle que 15% de la population totale du royaume. Si généralement elle ne participe pas directement à la production agricole, la population urbaine y est en revanche fortement associée, notamment en termes de consommation. De plus, le monde urbain, c’est-à-dire la ville, ses habitants et les activités qui leur sont liées, est du fait de ses caractéristiques intrinsèques - concentration de population, circulation des marchandises, des hommes et des idées - un territoire propice à la propagation des crises et des mutations qui en résultent. Malgré une population relativement faible, on peut donc penser que le monde urbain connaît des mutations spécifiques durant cette période. Il convient donc de se demander :