Critique architecturale atypique d'un quartier: antigone
Antigone...quartier Sud-Est de la ville méditerranéenne de Montpellier..véritable flèche dans la continuité de la promenade du Peyrou a l'Ouest. Son Architecte, Ricardo Boffil, reste fidèle a son œuvre (espaces d'Abraxas) et à sa doctrine de l'urbanisme: nous vivons en démocratie et nous devons nous même aménager les espaces publics, rendre la vie agréable aux « civis », aux citoyens. Une composition presque ludique de pièces de béton moulées en colonnes, frontons, pilastres, entablements...flirte avec de grandes pelouses pour enfin s'accrocher au Lez. On circule alors dans une expansion de commerces, de bureaux et de logements (HLM) au décor digne de « Wall Disney », oppresser par une symétrie qui rappelle presque l'architecture impérialiste. Du « faux-vieux » ou plus poliment du « néo-grec » qui se veut rappeler l'architecture des premiers citoyens de la démocratie: les grecs. Peut être la maladresse de vouloir raccorder le fond à la forme. On veut donc ouvrir la ville, un grand axe desservi par les transports en commun, où l'espace piéton est au centre. Descendons à l'arrêt de TRAM Comédie et nous voilà en centre ville, à la naissance de la flèche. Traversons le centre commercial le Polygone avec sa façade de verre, pour sortir coté Est avec ses colonne, frontons,...style néo-grec. Nous faisons face a la place du nombre d'or percé par cette allée centrale encadrée de bâtiments symétriques. Enfin nous arrivons sur l'esplanade de l'Europe, arc de cercle de pelouses entourées de logements et de bureaux. L'esplanade semble s'offrir à l'hôtel de région qui marque la fin de la promenade. Véritable citadelle de verre, tout un symbole amené par l'élan de la flèche, la « cerise sur le gâteau ». En somme, de grands espaces ouverts, des pelouses, des bassins,... mais une ligne droite de 900m de long qui par sa démesure, rend l'instant presque anonyme. Une réelle mise en scène, une sorte de décor de théâtre...alors peut on habiter un décor?