Critique true grit de joel et ethan coen
Les frères Coen, depuis le début des années 2000, ont un peu lâché leurs œuvres personnelles. Prenant un genre, qui a déjà ses titres de noblesse, ils le réécrivent, le réinventent, tout en respectant les codes de ce genre. En 2001, il rendait hommage au film noir des années 50 avec The Barber, en 2002 aux comédies de mœurs sur les modèles Lubitch et Capra, avec Intolérable Cruauté ; en 2004 dans leur remake de Ladykillers, il inventait la comédie « so-british » à l’américaine… C’est avec No country for old men qu’ils atteignaient le sommet de ce principe, le film, entre film noir, thriller et western allaient bien plus loin que les autres « essais » des Coen, qui à côté de celui-là pourraient ressembler à de simples pastiches. Après la parodie des films d’action américains, Burn after reading, les deux étranges frères étaient retournés au cinéma de leurs premiers amours, personnels, avec l’un des sommets de leur carrière, A serious man. Et donc, en 2011, les Coen reviennent avec leur système favori du XXIème siècle. Le film fut présenté comme un remake de 100 dollars pour un shérif d’Henri Hattaway (l’unique rôle « oscarisé » du légendaire John Wayne), cependant il est bien plus proche du roman initiale de Charles Portis, et bien-sur, de l’univers des frères Coen.
Le premier plan du film, magnifique, confirme évidement qu’on est au pays des Coen. Ce long fondu du noir laisse apparaître un cadavre, seul devant un bar, sous une nuit d’hiver (on repense à la neige de Fargo, un des chefs-d’œuvre des réalisateurs). Comment ne pas penser également à la scène d’ouverture de A serious man (le conte du dibbouk, sous une nuit glacial, enneigée et cahotique), d’autant plus que la démarche est identique. Le conte du serious man, était une manière d’introduire le film par une histoire «