Jacques Sternberg effectue cette année un retour aux sources puisque cela faisait très exactement trente ans que son nom n'avait plus été apposé sur la couverture d'un ouvrage publié en Présence du Futur. Et il nous revient (si tant est que les lecteurs de SF n'aient pas suivi son parcours non-SF) avec un recueil de trois cent cinquante pages composé de 188 short-stories, 188 Contes à Régler. Cet ouvrage, léger de ton, l'est tout autant de propos. Stemberg nous y propose une SF rétro, renouant ainsi avec ses premières amours et les « vieux » thèmes de l'Age d'Or : les extra-terrestres, les planètes, l'espace, le temps..., le tout sous un angle typiquement « années cinquante » ; ce qui constitue une rupture au sein du catalogue de PdF et de l'impression de modernité qui se dégage des publications de ces dernières années. Bref, ce recueil risque de surprendre, voire de choquer les amateurs d'auteurs tels que Dick, Ballard, Brussolo, Barbéri, Jouanne, Jeter et autres Kilworth. A l'inverse, il convaincra sans doute les lecteurs habituels de l'écrivain et de Littérature Générale ne lisant pas de SF. La question est donc de savoir si ces 188 Contes à Régler avaient leur place dans cette collection et surtout auraient été publiés s'ils avaient été l'œuvre d'un inconnu... Evidemment, il n'est pas question venant de moi de vouloir séparer les genres d'une manière arbitraire par un cloisonnement strict et restrictif, simplement de dire que malgré des qualités évidentes (écriture fraîche et alerte, omniprésence de l'humour...), cet ensemble de textes ne m'a pas convaincu et aurait probablement mieux été à sa place ailleurs. On lui préférera sans nul doute d'autres ouvrages de son auteur... Reste enfin à signaler une couverture et des illustrations signées Topor, ainsi qu'une préface passionnante par l'auteur