La crise de 1929 est une crise globale, car elle touche l'ensemble du monde, absolue, puisque la vie économique et sociale sont durablement atteintes, et de nature dépressive. C'est une crise de la demande car à la production de masse ne correspond pas encore une consommation de masse. Elle est le fait d'un blocage dû au contraste entre le progrès industriel et le retard social. Le régime d'accumulation n'est pas en cause à l'inverse du mode de régulation : l'archaïsme institutionnel, par le rapport salarial et la nature de l'État, est la cause de cette crise. Cependant, celle-ci va conduire notamment à la mise en place d'un Etat providence, développement social de l'Etat. Les crises économiques et financières majeures marqueraient alors une étape dans le développement économique et social. Les crises majeures, à l'instar de la récession et de la crise récurrente du cycle de Juglar, sont des crises qui induisent une modification structurelle à l'échelle mondiale, qui pourraient être une étape au sens de Rostow du développement économique et social. De ce fait, ces crises majeures sont apparues depuis le XIXème siècle, dès la Grande Dépression de 1873, dans les pays développés, crise qui semble heurter le monde actuellement et induirait une mutation profonde de l'économie, ce qui pourrait tendre à un développement économique, mais aussi social. Ainsi, les crises majeures peuvent s'apparenter à des déséquilibres accumulés durant les périodes de croissance pour certains, tandis que pour d'autres, les crises majeures se retrouvent dans les déséquilibres de la dynamique d'accumulation. Les crises majeures sembleraient enfin signifier un dysfonctionnement de la société et donc avoir une connotation négative, tandis qu'une étape de développement semble avoir une connotation positive, ce qui constitue un paradoxe. De ce fait, les crises majeures comme limite d'une dynamique de développement seront étudiés pour ensuite montrer que cependant, ces crises font émerger